L'entraide

Tous les êtres vivants s’entraident depuis la nuit des temps. Tous. L’être humain ne fait pas exception. Au contraire ! Il est même d’une certaine manière l’être le plus coopératif du monde vivant ! [...]

La constatation de cette évidence apporte de la joie : joie de se sentir en connexion avec la toile du vivant ; joie de ne plus paraître pour un ingénu, un naïf ou un fou ; joie de se rattacher à une gigantesque filiation politique coopérative ; joie d’imaginer des potentiels magnifiques chez les personnes que nous croisons dans la rue (plutôt que toujours voir en eux des ennemis potentiels, rationnels et égoïstes) ; joie de savoir que l’on peut agrandir (à l’infini) le cercle de « ses proches » ; joie d’observer les animaux, les plantes et les champignons avec d’autres yeux, ceux d’un enfant spontanément prosocial voyant des partenaires potentiels en chaque être ; joie d’apprendre et de comprendre les subtils rouages de l’entraide ; joie de pouvoir lâcher sa « carapace » de méfiance ; ou encore joie de pouvoir entrer dans sa propre authenticité.

Pablo Servigne & Gauthier Chapelle, L’entraide, l’autre loi de la jungle, Éditions Les Liens qui Libèrent