La dernière leçon

J'ai commencé à aimer ma dépendance. Maintenant, j'aime qu'on me tourne sur le côté et qu'on me frotte le derrière avec de la crème pour m'éviter les escarres. J'aime qu'on m'essuie le front, qu'on me masse les jambes. Je me délecte. Je ferme les yeux et je profite de chaque instant. Cela me semble familier.

C'est comme retourner en enfance. Quelqu'un vous donne votre bain. Quelqu'un vous porte. Quelqu'un vous essuie. Nous savons tous comment faire pour être un enfant. C'est inscrit à l'intérieur de nous. En ce qui me concerne, il s'agit simplement de retrouver le plaisir que j'avais étant enfant.

Quand nos mères nous portaient dans leurs bras, nous berçaient, nous caressaient la tête, la vérité est que nous n'en n'avions jamais assez. D'une certaine façon, nous avons tous la nostalgie de ce temps où l'on s'occupait entièrement de nous, de cet amour, de cette attention inconditionnelle. La plupart d'entre nous n'en ont pas reçu assez.

Mitch Albom, La dernière leçon, Édition Robert Laffont, 1997, p.131